into the dark

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Ce soir je suis rentré du travail vers 18 heures et j’avais très envie d’aller courir. En me préparant pour ma sortie, je retrouve ma lampe frontale que je cherchais depuis un moment. Et là c’est le déclic. Une envie jaillit instantanément de mon cerveau primitif : et si j’allais courir de nuit dans la forêt ?
D’où vient cette idée ? C’est assez simple : dans un des chapitres du livre de King Kilian, il raconte ses sensations lorsqu’il court la nuit. Partager les sensations ressenties par Kilian c’est bien, les ressentir soi-même c’est mieux. Me voilà donc parti à la découverture du côté obscur de la course à pied et du trail.
J’allume ma lampe Petzl et je me lance d’abord dans des chemins à découvert, et je suis très surpris de constater que les lumières de la ville éloignées de plus de 5 kilomètres parviennent jusqu’à moi. Déjà les sensations sont différentes car vous courez sans voir où vous mettez les pieds et vous adoptez une foulée très particulière. Vous courez avec une forte concentration, car les informations viennent de vos pieds et non de vos yeux. Cette période d’adaptation à la nuit est nécessaire et me permet d’arriver à l’orée du bois avec une certaine confiance.
En entrant dans la forêt, j’ai l’impression que quelqu’un vient d’éteindre la lumière… Ma petite lampe frontale n’est pas très efficace et ne génère qu’un faible halo de lumière. Je suis alors pris d’une certaine appréhension car ce n’est pas mon habitude de me promener dans les bois en pleine nuit. Cette peur ancestrale de la nuit s’efface lorsque je repense à ce que dit Kilian : que voulez-vous qu’il m’arrive en pleine nuit dans les Pyrénées ? Il a raison, et puis je me dis que le dernier ours et le dernier loup ont quitté la région dijonnaise depuis bien longtemps.
Lorsque vous ne voyez pas grand-chose en courant, tous vos autres sens se mettent en éveil. Votre vue vous permet de rester à peu près sur le chemin, ce n’est pas si évident, et ensuite le toucher de vos pieds et les bruits perçus vous permettent de garder un équilibre correct. Plusieurs fois, je suis surpris par des branches à la hauteur de mes yeux ou sur le sol, d’autant qu’avec la lampe je les perçois blanc fluo !
Il est temps de rentrer car je ne me suis pas rendu compte que ma petite sortie s’est transformée en une sortie d’une heure trente. La perception du temps change aussi avec l’obscurité. Je me promets de retenter et de recommencer très vite cette expérience bien agréable. Un seul petit regret : je n’ai rencontré aucun animal… mais le souhaitais-je vraiment ?
Et vous, avez-vous déjà essayé ?

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